Bonjour à tous,
Depuis que nous avons commencé à parler de notre projet autour de nous, une question revient sans cesse: ”Irez-vous en Finlande? ” Parce qu’évidemment, qui peut choisir de se pencher sur la question de l’éducation à travers le monde, sans aborder la question de l’éducation finlandaise et de son immense succès, suite à la réforme en profondeur auquel le pays a procédé au cours des dernières décennies. Ce petit pays, qui jusqu’à la fin des années 90 n’avait pas particulièrement brillé dans les comparaisons, en a surpris plus d’un, y compris la population finlandaise elle-même, lorsque, en 2001, les jeunes finlandais se sont hissés aux premiers rangs du test PISA (Programme International sur le Suivi des Acquis organisé tous les 3 ans par l’OCDE soit l’Organisation pour la coopération et le développement économique). À partir de 2010, leurs résultats au test PISA ne sont plus aussi impressionnants, ce qui portent d’ailleurs plusieurs experts à douter de la pertinence de l’exercice, mais des résultats encore plus marquants demeurent. L’éducation finlandaise permet de réduire les inégalités entre élèves (les plus faibles versus les plus forts) et entre les régions, à un des niveaux les plus faibles du monde. Plus de 93% des élèves finlandais réussissent leurs études secondaires et 66% des élèves entament des études supérieures, soit le plus haut taux en Europe. Mais qu’est-ce qui explique ces résultats incroyables? Il s’agit de la première raison qui nous poussent à nous rendre en Finlande à la mi-octobre.
En Finlande, les enfants commencent l’école à 7 ans seulement (une maternelle est offerte à 6 ans, mais n’est pas obligatoire) et aucune inscription n’est nécessaire. En effet, les enfants sont automatiquement inscrits à l’école publique de leur quartier, une façon de faire qui pourrait expliquer, en grande partie, la réduction des inégalités puisque la mixité sociale est ainsi grandement augmentée. L’éducation est entièrement gratuite pour tous. Même les livres, le transport scolaire et le repas du midi sont offerts à tous les élèves. 30% des enfants reçoivent l’aide d’un des nombreux enseignants spécialisés, psychologues ou travailleurs sociaux, dont le système scolaire dispose, afin de les aider dans leurs apprentissages, en faisant un des pays où le dépistage précoce des difficultés d’apprentissage est le meilleur. Et malgré cela, la Finlande dépenserait moins par élève que les Nord-Américains (les statistiques parlent de 30% de moins que les États-Unis).
D’autres faits en vrac:
- Les enfants ont, au minimum, 1 heure de moins de classe par jour que les enfants du Québec, et au primaire, ils disposent de 75 minutes de récréation à l’extérieur par jour.
- Aucune matière n’est considérée comme plus importante qu’une autre. Une très grande place est d’ailleurs faite aux sports et aux arts, ainsi qu’aux travaux pratiques dans le programme éducatif.
- Aucune note n’apparait au bulletin pendant les 6 premières années d’école. On y retrouve plutôt des appréciations et des conseils.
- Un seul examen standard existe, et il est pour les élèves de 16 ans, donc à la fin du programme fondamental.
- Il n’y a pas ou peu de devoirs à faire à la maison.
- Le redoublement existe en de très, très rares occasions puisque des études sur le sujet ont prouvé que cette façon de faire n’améliorait pas les performances des élèves. La Finlande a choisi de suivre ces recommandations.
- Les programmes sont flexibles et les enseignants disposent d’une autonomie pédagogique totale, ce qui permet à plusieurs enseignants d’intégrer des méthodes tirées de plusieurs pédagogies alternatives à leur programme.
Le système finlandais a tout pour faire rêver les enseignants, pédagogues et parents de ce monde. Et puisque, année après année, le succès de l’éducation finlandaise ne se dément pas, pourquoi ne l’appliquons nous pas partout sur la planète? Évidemment, vu les spécificités de chaque pays, faire un copié-collé de la méthode serait impensable, mais ne pourrions nous pas nous en inspirer très fortement?
Cette question me mène au deuxième volet que nous souhaitons couvrir: la formation des enseignants et leur travail au quotidien. Parce que selon plusieurs experts internationaux de l’éducation, c’est un des points principaux qui rend difficile l’application de cette méthode ailleurs.
Qu’ont-ils de si particulier ces enseignants finlandais? D’abord, tous, du préscolaire au collégial, ont, au minimum, une maîtrise. Pendant leur formation, entièrement payée par l’état, après une sélection rigoureuse des meilleurs (en 2010, il y a eu 6600 candidats pour 660 postes), on s’attend des futurs enseignants qu’ils développent des compétences en communication de groupe et en création de réseaux et qu’ils apprennent à apprendre. Ils sont aussi formés à la psychologie, à la philosophie et à la sociologie de l’éducation, à la recherche-action, aux méthodes d’évaluation, aux technologies de l’information et de la communication et finalement à la didactique de leur discipline qui représente moins de la moitié des cours dispensés. Et tout au long de leur carrière, ils poursuivront leurs apprentissages puisque 2 heures de formation continue par semaine sont obligatoires pour tous.
Une fois en poste, les enseignants sont impliqués dans la construction de leur contenu d’enseignement qu’ils conçoivent à partir des contenus définis au niveau local, qui eux, sont articulés autour des programmes nationaux définis par le ministère de l’éducation. Les professeurs organisent librement leurs activités et choisissent les méthodes d’enseignement et d’évaluation et les ressources qui leurs conviennent. Ils sont fortement encouragés à collaborer avec leurs collègues. Ils travaillent d’ailleurs étroitement avec l’équipe de direction, les autres enseignants, les psychologues et les travailleurs sociaux pour accompagner les élèves individuellement. Puisque les parents sont aussi fortement impliqués dans les partenariats avec les établissements scolaires, les enseignants sont tenus de discuter avec eux des contenus à enseigner et des modalités d’évaluation. Ils sont vus comme des guides et des accompagnateurs par leurs élèves avec qui ils déjeunent tous les jours dans un rapport d’égal à égal. Chaque enseignant est aussi tenu de s’impliquer socialement et de participer à l’organisation de nombreux événements scolaires tel festival, activité sportive, weekend découverte, projet scientifique, etc. Leur tâche de travail est très lourde, mais ils reçoivent beaucoup de reconnaissance contrairement à nos enseignants. Leur statut social se compare à celui des médecins et des avocats. Il sera extrêmement intéressant de se pencher plus amplement sur leur formation, les méthodes de sélections et le quotidien des enseignants finlandais.
Si le temps nous le permet, nous aimerions aussi nous pencher sur deux autres volets de l’éducation finlandaise. Si l’école débute à 7 ans, qu’est-ce qui est mis en place pour les enfants de 0 à 6 ans? Et le second point, dans un pays où l’école publique est considérée comme la meilleure au monde, y a-t-il de la place pour les écoles privées et les pédagogies alternatives? Qu’est-ce qui peut pousser un parent à choisir autre chose que ce qui est offert pour son enfant? Est-ce que ces questions vous intéresseraient? Nous hésitons entre passer 2 semaines ou 1 mois en Finlande afin d’approfondir ces sujets! Vos commentaires nous aiderons à faire notre choix!
Bonne semaine à tous!
Geneviève
Je crois qu’il est primordial que vous fassiez place à ce pays dans votre étude. IL est aussi important je cois que vous parliez des enseignants et enseignantes et du travail qu’ils et elles ont à accomplir.
Selon moi, un mois serait nécessaire pour bien comprendre la culture finlandaise et nous en apprendre davantage. Votre texte est très interessant et est complémentaire à celui que j’ai partagé tantôt. Bonne planification!
Je crois que la réponse à cette question se trouve à même votre PROPRE texte…. Le système Finlandais est COMPLEXE, quant à sa réussite, il découle de PLUSIEURS facteurs en plus de nécessiter l’implication à LONG TERME des figures opérant dans ce milieu….. Il serait impensable de ne faire qu’un simple SURVOL de ce vaste système, qui se révèle être gagnant certes, surtout si nous voulons nous aussi apprendre de ces grands vainqueurs !! 1 mois n’est qu’un MINIMUM selon moi pour en tirer de belles leçons de vie, d’éducation et de cheminement académique !! BON PARCOURS Ge !!