Bonne année 2019 à tous!
Pour nous, l’arrivée de 2019 marque le début du compte à rebours qui nous mènera à notre grand départ le 15 juillet prochain, soit dans un peu plus de 6 mois. L’excitation, et disons-le aussi, le stress, augmente de jour en jour! Mais nous avons tellement hâte! Aujourd’hui, pour notre premier article de l’année, nous vous invitons à découvrir notre parcours européen qui débutera le 15 juillet et s’étirera jusqu’à la fin décembre. Nous vous parlerons également plus à fond des raisons qui nous ont poussé à choisir le premier pays que nous mettrons en vedette soit, la France. Installez-vous confortablement, plein d’informations vous attendent 🙂
Mais d’abord, voici les pays que nous visiterons dans le cadre de notre projet en Europe.
De la mi-juillet à la mi-août, nous traverserons l’Angleterre, l’Écosse et probablement l’Irlande. Évidemment, vu la période de l’année, les écoles seront fermées, mais nous pourrons nous concentrer sur la petite enfance et sur les services offerts aux enfants d’âge scolaire pendant l’été.
Ensuite, nous irons passer une semaine au Pays-Bas puis nous nous installerons en France, précisément à Paris, pour 5 semaines, ce qui nous permettra de concentrer nos recherches européennes. Des excursions de quelques jours sont prévues pendant cette période en Belgique et au Luxembourg, ainsi que dans diverses parties de la France. C’est à partir du début septembre que débuterons officiellement les reportages sur notre chaîne Youtube. Nounoucorne sera, de son côté, très actif dès la mi-juillet.
Les deux premières semaines d’octobre se passeront au Danemark et les deux dernières semaines dans le pays que plusieurs d’entre vous attendez avec impatience: la Finlande.
En novembre, nous visiterons l’Estonie et nous hésitons entre la Hongrie, la Roumanie et l’Ukraine pour la seconde partie du mois. Y a-t-il un pays qui vous intéresserait plus qu’un autre parmi ces trois-là? Finalement, en décembre, nous serons en République Tchèque avant de nous reposer en Croatie pour Noël. Nous quitterons ensuite l’Europe pour l’Asie, mais nous reviendrons sur cette seconde partie de notre voyage un peu plus tard cet hiver.
Mais pourquoi la France?
Deux raisons particulières nous poussent à avoir choisi la France comme destination. Attardons-nous d’abord sur la première.
En cette époque où la maternelle 4 ans est sur toutes les lèvres lorsque nous parlons d’éducation au Québec, nos élus comparent régulièrement notre système éducatif à celui de la France où la maternelle débute actuellement à 3 ans. Dans les faits, certains enfants débutent même à 2 ans et demi. La rentrée 2019 sera historique en France puisque l’âge du début de l’instruction obligatoire, qui est actuellement de 6 ans, comme au Québec, passera à 3 ans suite à l’annonce que le président français, Emmanuel Macron, a fait en mars dernier, lors de l’ouverture des Assises à l’école maternelle, rendant ainsi la maternelle obligatoire pour tous.
Quelle sera l’impact de cette obligation sur les enfants et leur famille? L’argument principal avancé pour justifier cette décision, est d’offrir à tous les enfants des chances de réussite égales. On y retrouve facilement nos repères quand nous comparons aux discours de ceux qui défendent la maternelle 4 ans universelle au Québec. En France, cette obligation touchera 25 000 enfants de 3 ans pour qui les parents auraient fait le choix de retarder leur entrée à l’école de quelques années. Ce chiffre, qui semble important à première vue, le devient beaucoup moins quand on s’aperçoit qu’il ne représente, en fait, que 3% des enfants français de 3 ans. En effet, lors de la rentrée 2018, c’est 97% des tout-petits de 3 ans qui ont franchi pour la première fois les portes des écoles françaises. Cette statistique, qui traduit la moyenne de l’ensemble du pays et de ses départements, est différente quand on se penche uniquement sur les départements d’outre-mer où la moyenne baisse à 70%. À Paris, la statistique est aussi plus basse alors que 93% des parents choisissent de confier leurs enfants à l’école dès l’âge de 3 ans.
Les défis auxquels aura à faire face la France dès septembre, sont très semblables à ceux qui préoccupent le monde de l’éducation au Québec dans le cas où le projet de maternelle 4 ans universel serait adopté. Afin d’accueillir tous ces nouveaux élèves, environ 1000 postes supplémentaires devront être créés. Certaines écoles devront trouver des locaux pour les accueillir, et bien que l’école dès 3 ans soit déjà monnaie courante en France, un débat important a été ouvert sur une éventuelle réforme qui est jugée nécessaire, selon plusieurs sondages, par 9 parents sur 10. Bien que rien ne soit encore défini, le ministère de l’éducation se réfère souvent aux sciences cognitives ainsi qu’à la pédagogie Montessori qui est déjà en expérimentation dans certaines classes de maternelle publique dans ce pays. Il sera donc très intéressant d’être sur place en septembre afin de suivre ce dossier.
L’autre raison principale de ce choix est l’explosion des écoles hors contrat , regroupant, entre autres, toutes les écoles alternatives privées, et l’engouement pour les nouvelles approches et l’instruction dite ”en famille” que vit présentement la France. Une grande insatisfaction du système éducatif français standard pousse de plus en plus de parents à se tourner vers des alternatives différentes. Même si ce choix est souvent dispendieux, et donc rarement accessible au moins fortunés, la tendance est très claire. Lors de la rentrée 2018, c’est 157 nouvelles écoles libres (hors contrat) qui ont ouvert leurs portes sur le territoire français, portant leur nombre à 1450 établissements accueillant plus de 74 000 jeunes selon les statistiques de l’organisme Fondation pour l’école. Entre 2011 et 2017, le nombre de nouvelles écoles hors contrat a été multiplié par 4 et on ne parle même pas du grand nombre d’écoles illégales présentes sur le territoire, ni des enfants qui sont scolarisés à la maison (homeschooling), qui, selon les statistiques seraient entre 25 000 et 70 000 en France, ni de ceux qui sont déscolarisés (unschooling) qui sont évalués à environ 5000 dans ce pays.
Il faut savoir qu’actuellement en France, il existe trois types d’établissements scolaires. Les écoles publiques, les écoles privées sous contrat (donc qui suivent, dans l’ensemble, le programme éducatif et les horaires proposées par le gouvernement) et les écoles privées libres ou indépendantes dites ”hors contrat”. C’est vers cette dernière catégorie que nous nous tournerons pendant la seconde partie de notre séjour.
Les écoles hors contrat regroupent des écoles qui suivent le programme éducatif français mais qui, dans ce pays où l’école est laïque, laissent également une place importante à la religion dans leur programme. C’est aussi dans cette catégorie que sont regroupées les écoles alternatives utilisant principalement des pédagogies comme Montessori, Freinet, Steiner-Waldorf (même si la France poursuit en justice ces écoles Steiner qui sont accusées de fonctionnement sectaire), Decroly, Reggio-Emilia et l’apprentissage par l’expérience. Même si elles sont souvent très dispendieuses (une moyenne de 5000 euros par année allant parfois même jusqu’à 50 000 euros), elles gagnent en popularité chaque année. En 2017, elles ont gagné plus de 5000 nouveaux élèves et la tendance est à la hausse année après année. Tellement que le gouvernement vient de lancer une série de mesures afin de rendre plus difficile l’ouverture de ce type d’écoles. Il sera donc des plus intéressants de rencontrer les gens qui les dirigent, qui y travaillent, les enfants et les parents qui ont fait ce choix. Nous laisserons également une place, dans nos reportages, à ceux qui font le choix du homeschooling et du unschooling.
Alors voilà ce qui motive notre décision de nous rendre en France! Qu’en pensez-vous? Au cours des prochaines semaines, nous vous présenterons chacun des pays que nous avons choisi de la même façon.
David se joint à moi pour vous souhaiter une nouvelle année 2019 pleines de magnifiques découvertes, d’apprentissages et de beaux projets! Merci de nous suivre dans notre grande aventure!
À la semaine prochaine,
Geneviève
