Expérience: Travailler comme bénévole dans un refuge pour animaux

En voyage, une des choses qui est importante pour nous est de rendre au pays que nous visitons un peu de ce qu’il nous apporte à travers de petits gestes que nous posons au quotidien.  Alors lorsque nous sommes tombés sur ce projet,  nous nous sommes inscrits sans même y réfléchir à deux fois.  Le but :  devenir bénévoles pendant une journée dans un centre de réadaptation pour animaux sauvages de Bali.  Les animaux qui se trouvent ici y ont majoritairement été amenés par le gouvernement après qu’ils aient été saisis à des braconniers qui souhaitaient les vendre au marché noir ou encore à des gens qui les avaient achetés et les possédaient de façon illégale.  On y trouve surtout des oiseaux, des singes et des reptiles comme des serpents et des crocodiles.  Souvent mal en point quand ils arrivent au Bali Wildlife Rescue Center, ces animaux ont la chance de pouvoir trouver ici une équipe qui travaille d’arrache-pied, avec les très faibles moyens financiers dont ils disposent, afin de les remettre sur pieds pour qu’ils puissent retrouver, le plus rapidement possible, leur liberté.  Malheureusement, dans certains cas, vu leur état, ils ne pourront jamais retourner dans la nature.  Ils vivront alors pour le reste de leur vie au centre où on mettra tout en place afin de rendre leur vie le plus confortable possible.  Il faut savoir qu’en Indonésie, le respect de la vie est d’une importance capitale.  L’euthanasie ne sera donc jamais envisagée pour un animal qui peut être sauvé et tous les efforts seront mis pour l’aider.

Comme les moyens financiers de l’organisme sont extrêmement limités et que le personnel qui y travaille le fait définitivement plus par passion que pour le salaire, ils ont mis sur pied un projet original pour obtenir à la fois du financement et de l’aide :  un projet de volontariat.  Via Airbnb ou leur site internet, il est possible de s’inscrire pour une journée, une semaine ou même un mois et d’aller travailler bénévolement sur place.  Le coût est de moins de 25$ canadien pour une journée (sans hébergement) et de 200$ pour une semaine (comprenant l’hébergement très rudimentaire par contre).  Plusieurs personnes trouveront sans doute étrange de payer pour aller faire du bénévolat, mais l’expérience en vaut vraiment la peine et cette idée de financement a le mérite d’être très originale.

Dans les prochaines lignes, je vous invite à vivre avec nous, notre expérience de la journée.

Arrivés sur le site vers 8h15, nous sommes immédiatement ébahis par la vue d’une immense volière remplie d’oiseaux étranges, que nous n’avions jamais vu.  On dirait un mélange entre un toucan et un vautour et ils sont immenses.  Nous apprendrons plus tard que ce sont des calaos festonnés, une espèce vulnérable.  Un peu plus loin dans le centre, nous ferons la rencontre d’une variété plus petite de calaos, les calaos pie.  Grâce au soin de l’équipe, 10 d’entre eux ont été réintroduits dans la nature quelques jours après notre passage au refuge.  Ils vivent maintenant en pleine liberté dans une réserve faunique de l’île de Bornéo où la population de calaos est particulièrement vulnérable.  Grâce à cela, le refuge espère contribuer à sauver l’espèce.  Leur transfert sur l’île aura coûté 1900$ canadien, une somme énorme pour le refuge.  C’est d’ailleurs à cela qu’aura servi notre maigre contribution monétaire au refuge.

Dès notre arrivée, nous mettons la main à la pâte.  C’est l’heure de préparer le repas de tous les pensionnaires du centre. On prépare des tonnes de fruits et légumes pour les végétariens et David sera chargé de nourrir les aigles avec des poissons et des poussins vivants (pauvres petites bêtes…  je préfère les animaux végétariens hi! Hi!).  Certains animaux comme les crocodiles mangent seulement une fois par semaine donc nous n’aurons pas à nous occuper d’eux aujourd’hui.    Ensuite, nous partons à la rencontre de tous les animaux de l’endroit afin de leur donner leur repas.  Premier arrêt pour moi :  les singes!  Un d’entre eux est tellement affamé qu’il referme la trappe chaque fois que je dépose un fruit afin de le ramasser immédiatement.  Oui, les animaux sont en cage.  On leur offre des jouets et des activités, toute la nourriture dont ils ont besoin, mais il ne faut pas oublier que lorsqu’ils arrivent ici, ils sont souvent en très mauvais état et ont donc besoin d’être isolés les uns des autres pour guérir et reprendre des forces.  Les oiseaux, eux, vivent dans des volières plus ou moins grande selon l’espèce et leur réalité.  Si ce sont des oiseaux de groupe, dès que possible, on leur permettra de joindre les autres oiseaux de la même espèce qu’eux qui vivent aussi au refuge.

Pendant que je m’occupe des singes, David nourrira l’adorable ours soleil qui habite ici et que j’aurai la chance de caresser un peu plus tard dans la journée.  En après-midi, nous découvrirons aussi un autre des mammifères du refuge, le binturong ou ours-chat.

Après les mammifères, c’est l’heure d’aller nourrir les oiseaux et les loris lent (tsé, les petites bestioles avec de gros yeux?).  En plus des calaos, le refuge héberge des perroquets, des cacatoès, plusieurs sortes d’aigles, un mini hibou que j’aurais bien adopté hi! hi!, et plusieurs autres oiseaux locaux .  Nous aurons alors à entrer dans chacune des volières, à y faire le ménage et à donner leurs rations de fruits à chacun.  Certains viendront carrément les chercher dans mes mains.  Plusieurs des cacatoès qui vivent ici ont eu les plumes rognées pour les empêcher de s’envoler (c’est d’ailleurs ce que les propriétaires de perroquets font).  Si le travail a été fait ”correctement”, les oiseaux pourront reprendre leur liberté dès que les plumes auront repoussées et qu’ils auront repris des forces, mais dans certains cas, l’oiseau a tellement été blessé qu’il ne pourra plus jamais voler et devra rester ici.  Un des perroquets aime bien parler.  Il passera son temps à me crier des phrases sonnant comme ‘’Bangkok, nacho mucho’’ même si je me doute bien que ce n’est pas ce qu’il dit hi! hi!

Après ce travail plutôt amusant, c’est l’heure de l’entretien.  Nous nettoyons le site et la cuisine, nous peignons une des cages, nous assistons la vétérinaire et le spécialiste des oiseaux dans le transfert des oiseaux d’une cage à l’autre et des vaccins et soins aux animaux qui en ont besoin, nous assistons à l’abattage d’un arbre afin de créer des nouveaux jouets, et perchoirs, pour les animaux du centre, etc.   Nous aurons une pause de 2 heures entre 12 et 14h, la température étant tellement intense que les gens ne travaillent pas à ce moment, mais autrement, nous n’aurons pas le temps de nous ennuyer.  Pendant la pause, je ferai la connaissance des serpents du centre dont un petit python vert inoffensif qui me permettra de vaincre une de mes grandes peurs en me permettant de le prendre le temps du nettoyage de sa cage.  Malgré ses blessures infligées par un maître cruel, il aura fort probablement la chance de retrouver sa liberté.  Ce ne sera malheureusement pas la chance de l’énorme python que des maltraitances répétées de son ancien propriétaire ont rendu, entre autres, aveugle.  Et plus, il n’a plus de crocs.  Le centre tentera de lui offrir la plus belle vie possible même si pour le moment, il est très agressif vu sa grande peur de l’humain.  J’aurai aussi la chance de passer un moment magique avec un petit singe qui passera sa main à travers les barreaux pour tenir la mienne.  Pauvre coco!  J’espère qu’il sera vite assez fort pour retourner auprès des siens.

 

Dès la pause terminée, c’est le temps de retourner aux cuisines afin de préparer le repas des 84 pensionnaires du moment, puis, une fois de plus, d’aller les nourrir et de s’assurer qu’ils ont suffisamment d’eau et qu’ils sont en sécurité pour la nuit.  Après cette seconde tournée, ce sera déjà la fin de notre expérience.  Épuisés par la chaleur et le travail de la journée, nous partirons heureux d’avoir pu venir en aide à ces animaux et à une équipe aussi formidable que ces 4 personnes avec qui nous avons passé la journée accompagnés d’une autre bénévole, Lara, une allemande de passage à Bali comme nous.  L’équipe du refuge a toute notre admiration et la passion qu’ils mettent dans leur travail vaut vraiment la peine d’être soulignée!  Ils sont extraordinaires!  Si jamais vous avez envie de vivre l’expérience, pour plus d’informations ou encore pour leur faire un don, voici le lien du site :  https://www.fnpf.org/  Il existe 5 sites du genre en Indonésie.  Celui que nous avons visité est le Bali Wildlife Rescue Center.

 

 

 

 

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