Bonjour,
Aujourd’hui, pour ce second article vous présentant les raisons pour lesquelles nous avons choisi les pays que nous traverserons, nous vous invitons à découvrir le monde de l’éducation au Danemark!
Élu pays le plus heureux au monde en 2016 puis figurant au 3e rang de ce même palmarès en 2018, ce petit pays scandinave d’un peu plus de 5,75 millions d’habitants fait figure de précurseur en terme d’éducation différente.
Des jardins d’enfants en forêt
Comme pour la France, deux dossiers principaux nous amènent à mettre le Danemark dans nos priorités. Penchons-nous d’abord sur le premier: les Skovbørnehaver ou jardins d’enfants en forêt, un modèle éducatif qui m’a toujours fasciné.
L’idée originale de ce concept est attribuée à une mère de famille danoise, Ella Flatau, qui en 1950 réinventa l’idée des jardins d’enfants imaginés par le pédagogue allemand Friedrich Fröbel en se basant sur un concept simple: les enfants ont avant tout besoin de jouer, et de le faire dans la nature. Elle a alors créé ce qu’elle a appelé ”Walking Kindergarten” où chaque jour, les enfants allaient passer quelques heures à se promener dans le bois. Rapidement, son idée à fait boule de neige et des mères de grandes villes comme Copenhague se sont mises à organiser des écoles en campagne pour permettre à leurs enfants de quitter la ville pour la journée.
Au fil des années, le concept a poursuivit son évolution et aujourd’hui, c’est plus de 20% des maternelles du Danemark qui sont établies en pleine nature, soit plus de 700 d’entre elles. Chaque jour, beau temps mauvais temps, peu importe la température, des milliers d’enfants de 3 à 6 ans passent leur journée en pleine forêt, grimpant aux arbres, apprenant le nom des fleurs et des animaux, observant les changements de la nature et utilisant de nombreux outils pour se construire des jouets tels des scies ou des couteaux. Ces groupes d’une trentaine d’enfants sont accompagnés, habituellement, de 3 adultes qui les conseillent et qui sont prêts à intervenir en cas de besoin, mais qui avant tout, les laissent libre d’explorer, de découvrir leurs limites et de développer leur imagination.
Dans ce pays où la température moyenne du mois le plus froid est autour de zéro, où l’été est frais et court et où la pluie est monnaie courante, cette façon de faire peut surprendre. Mais de nombreuses études penchent en faveur de ces écoles indiquant, entre autres, que les enfants acquièrent une grande confiance en eux, qu’ils apprennent à respecter la nature, qu’ils s’épanouissent physiquement, ont une plus grande imagination et une plus grande capacité d’adaptation, qu’ils sont plus concentrés, que leurs relations sont moins conflictuelles et qu’ils sont beaucoup moins malades que les autres enfants.
Le modèle est tellement apprécié qu’on le retrouve maintenant un peu partout dans le monde dont en Allemagne, aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Malaisie, en Chine, au Japon et même au Canada.
Mais comment fonctionnent vraiment ces écoles? De quoi ont l’air les espaces qu’ils utilisent? Qu’est-ce qui poussent les parents à choisir ce type de milieu pour leurs enfants? Quel est leur programme éducatif et quelles formations ont les pédagogues qui y travaillent? Qu’advient-il de ces enfants une fois qu’ils commencent l’école? Plusieurs questions qui piquent notre curiosité et qui nous poussent à vouloir nous pencher sur le sujet.
Des cours de gentillesse et d’empathie obligatoires
Au Danemark, l’éducation est obligatoire de 6 à 16 ans. Et pendant toutes ces années, les enfants consacrent une heure par semaine à un cours de gentillesse et d’empathie obligatoire. Le Danemark est d’ailleurs le seul pays au monde a avoir inscrit ce cours dans son programme d’éducation nationale, même si la Russie et les Pays-Bas proposent aussi, quoique de façon beaucoup plus ponctuelle et moins structurée, des ateliers visant à développer ces aptitudes.
Créé au début des années 1990, ce cours, qui se veut d’avantage un atelier, est consacré, par exemple, à un groupe de discussion dans lequel chacun est invité à s’exprimer librement, à écouter les autres et à interagir ensemble ou encore au théâtre, à la cuisine ou à la lecture avec pour objectifs premiers de permettre à chacun de faire part de ses émotions et de développer l’entraide et la gentillesse.
Bien que suscitant l’intérêt de plusieurs, ces cours sont encore peu documenté, mais quelques études conduites depuis 2002 ont prouvé que les élèves empathiques obtiennent de meilleurs résultats scolaires. Les spécialistes avancent aussi qu’ils rendraient les enfants plus heureux, et ce, même une fois devenu adulte.
Serait-ce une piste intéressante à appliquer ailleurs dans le monde et particulièrement ici au Québec? Y a-t-il matière à réflexion pour nos programmes éducatifs? Dans tous les cas, nous sommes persuadés qu’il sera pertinent d’y accorder, à tout le moins, un reportage. Qu’en pensez-vous?
Merci de nous suivre semaine après semaine! N’hésitez pas à nous laisser des commentaires ou à nous faire part de vos idées ou de vos questions!
À la semaine prochaine,
Geneviève